Victoire Lasseni Duboze analyse froidement le discours d’Ali Bongo Ondimba

Comme pour bon nombre de Gabonais le discours adressé à la nation par Ali Bongo Ondimba la veille de la fête de l’indépendance peine à convaincre, a l’exemple de Victoire Lasseni Duboze désireuse de voir d’abord les promesses précédentes aboutir.
Selon elle, « les Gabonais ont arrêté de rêver, ils attendent du concret, ils veulent jauger en voyant leur quotidien s’améliorer » a-t-elle indiqué dans une interview accordée récemment à notre confrère Tsang’Actu.
Apparu très affaibli lors de la parade militaire au palais présidentiel, dans son discours à la nation, Ali Bongo Ondimba, n’a pas convaincu grand monde. Des promesses, encore des promesses sans que les précédentes ne soient réalisées. La création de 30 000 emplois d’ici 2023 est perçue par l’opinion comme une vue de l’esprit.
Interrogée sur la question, Victoire Lasseni Duboze, psychologue de formation, personnalité politique, ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2009 et ancienne ministre n’y est pas allée de main morte pour dire ses quatre vérités.
« Nous devons d’abord réaliser que les citoyens ont arrêté de rêver. Ils attendent du concret. Ils veulent jauger en voyant leur quotidien se transformer. Depuis des années, il faut savoir qu’ils ont arrêté de se nourrir des promesses.
Je me demande si les gens qui écrivent les discours du Chef de l’État l’apprécient vraiment, où s’ils le font pour le coulé car ils savent que certaines promesses ne peuvent pas se réaliser dans les délais annoncés ! C’est sa réputation qui se dégrade année après année… Quels sont les secteurs d’où sortiront ces 30 000 emplois quand les premiers 10 000 annoncés ne sont pas réalisés ? On a parlé du « Projet Graine » qui était un très bien, le programme « Gabon Emergent » est une révolution. Que sont-ils devenus ? Où en est-on ?
En un mot, je dirais que les promesses faites depuis 2009 si l’on dresse un bilan c’est zéro. Comment celles annoncées en 2020 pourraient voir le jour, si celles annoncées depuis 2009 ne le sont pas ? Mon langage n’est pas celui d’une opposante, que je ne suis d’ailleurs pas ! J’ai été l’un des piliers du PDG sous Omar Bongo Ondimba, et même ministre de la République pendant près de trois ans. Mais aujourd’hui forte de ma foi en Dieu, je me suis mise hors des structures politiques partisanes.
Les dirigeants gagneraient à entendre le cri du cœur du peuple pour réajuster les lignes, au lieu de s’offusquer et de se venger. Le but visé est de sortir des erreurs pour enclencher une voie où la justice sociale doit être une priorité ».
A-t-elle indiqué.
Par Le fils du bled