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Vie des médias / Justice : les risques encourus par les journalistes de GMT poursuivis au pénal pour diffamation, outrage à magistrat et dénonciation calomnieuse par le procureur de la République, André Patrick Roponat

Le Procureur de la République de la République près le Tribunal de première instance de Libreville, André Patrick Roponat, suspecté dans le journal Gabon Media Time d’avoir distrait les devises saisies pendant l’arrestation d’Ian Ghislain Ngoulou le 30 août 2023. Plusieurs confrères dudit journal risquent gros car considérés comme auteurs de cet article de presse ayant terni son intégrité et sa réputation, sans pour autant s'appuyer sur des informations qui tiennent sur le sujet.

La notion de base du métier nous enseigne que le travail du journaliste consiste principalement à recueillir des informations puis écrire des articles ou publier des reportages (écrits, audio, photo ou vidéo), en consultant les dépêches des agences de presse et la documentation de son entreprise, en interrogeant des spécialistes ou des témoins, à qui il garantit la protection des sources d’information des journalistes. 

Selon RSF « la liberté d’expression est consacrée dans la Constitution gabonaise, et le code de la communication de 2016 a permis une avancée majeure en mettant fin aux peines privatives de liberté pour des délits de presse. » Mais cette liberté d’expression donne-t-elle le droit de diffamer tierce personne sous prétexte d’une presse libre et indépendante, oubliant que cela est punissable par la loi ?

Concernant les confrères du journal incriminé « Gabon Media Time », ils remettaient en cause la procédure de comptage des devises saisies chez Ian Ghislain Ngoulou, ex-puissant directeur de cabinet sous l’Ancien Régime par les militaires après son arrestation. Si la procédure utilisée par le procureur n’était pas entachée d’irrégularités, et la voie empruntée par « les liasses de billets d’euros conservées par André Patrick Roponat ». Pourtant, ils auraient pu se rapprocher du procureur pour en savoir plus sur ces devises saisies, si elles sont sous scellé ou placées dans un compte séquestre tel qu’indiqué par le président de la Transition.

Jusqu’à preuve du contraire, l’intégrité du Procureur de la République de la République près le Tribunal de première instance de Libreville, André Patrick Roponat, n’a souffert d’aucune manière. Son sens de l’honneur est source d’inspiration pour bon nombre de ses pairs. Les allégations portées à son encontre dans ce journal jettent inéluctablement le discrédit sur sa personne, d’où la convocation formulée dans la journée du mardi 3 Octobre 2023 à l’endroit du directeur Harold Leckat, ainsi que trois de ses journalistes afin qu’ils soient entendu à la Direction générale des recherches (DGR).

Des infractions diverses leur sont imputées, à savoir : l’outrage envers un dépositaire de l’autorité, l’outrage à magistrat, et la diffamation, en vertu des articles 157, 158, 161, 283 et 284 du Code Pénal. À cela, s’ajoute la violation de plusieurs dispositions du Code de la Communication, notamment l’obligation de relater les faits avec exactitude, l’interdiction de diffuser des informations non vérifiées, et la calomnie. 

Si nos confrères venaient a être condamnés conformément à l’article 194 du Code de la Communication, ils se verraient payer des amendes allant de 1 000 000 à 10 000 000 de francs CFA pour toute infraction liée à la communication écrite, audiovisuelle, numérique et cinématographique. Au vu de la gravité des faits susmentionnés, pourront ils être épargnés de l’article 55 de la loi organique régissant la HAC, assez souvent utilisée pour sanctionner les médias en porte-à-faux ?

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