CULTURE

Vente du Masque Fang du Gabon : le Brocanteur Garde ses Millions d’euros, les Retraités Déboutés Jurent d’Aller Jusqu’au Bout !

L'histoire du Masque Fang du Gabon, vendu pour une somme dérisoire avant d'atteindre des sommets aux enchères, met en lumière la valeur inestimable et l'importance culturelle profonde des objets d'art africains, tout en soulevant la question pressante de leur restitution.

En 2021, un couple de retraités français a cédé un masque africain à un brocanteur pour 150 euros. Six mois plus tard, la véritable nature de l’objet est révélée : il s’agit d’un masque rituel Fang du Gabon, une relique sacrée extrêmement rare. Lors d’une vente aux enchères, ce trésor national gabonais a atteint le prix pharaonique de 4 millions d’euros.

S’estimant lésés, les anciens propriétaires ont intenté une action en justice pour annuler la vente. Cependant, la Cour d’appel de Nîmes a confirmé le jugement de première instance, déboutant les plaignants, le jeudi 20 novembre 2025. Malgré cette décision, l’avocat des octogénaires, Maître Frédéric Mansat-Jaffre, a annoncé un pourvoi en cassation, estimant que « le bon sens ne ressort pas de la décision« .

Au-delà de la dispute financière entre parties françaises, cette affaire prend une dimension cruciale : celle de la restitution culturelle et de la reconnaissance du patrimoine gabonais. Le masque Fang n’est pas qu’une simple œuvre d’art ; il est une relique sacrée du peuple Fang, traditionnellement utilisé pour rendre justice au sein de la communauté.

Des citoyens Franco-Gabonais, comme Yannick Meyo et Rodney Ekorezok, élèvent la voix pour dénoncer la vente d’un tel objet, souvent acquis ou volé dans le contexte de l’ère coloniale. Ils insistent sur son caractère religieux et spirituel :

« Là, nous sommes en train de parler d’Africains qui ne peuvent pas se reconnecter à leur foi, à leur culte, parce que les reliquaires sont hors de chez eux, » a déclaré Yannick Meyo.

Rodney Ekorezok a souligné l’analogie entre le masque et d’autres objets sacrés : « Une urne funéraire, elle ne se vend pas, elle ne s’échange pas. » Pour la communauté gabonaise, cet argument justifie à lui seul le retour immédiat du masque au Gabon, sa terre d’origine.

Cette affaire, emblématique des débats sur le retour des biens culturels africains, pourrait devenir un sujet majeur lors de la prochaine visite d’Emmanuel Macron à Libreville. Le Gabon réaffirme sa position : ces objets ne sont pas de simples commodités marchandes, mais des pièces maîtresses de son identité nationale et de sa mémoire spirituelle.

Le Masque Fang, par son histoire récente, est devenu un puissant symbole de la reconquête patrimoniale et de la nécessité de réparer les pertes culturelles subies durant la période coloniale. L’affaire est loin d’être terminée et continuera de poser la question de la juste place des trésors gabonais dans le monde.

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