« Pep » Mouyouma : L’Hommage (Très) Sarcastique des Supporters Gabonais à Leur Sélectionneur National
La qualification du Gabon pour les barrages du Mondial 2026 est un exploit. Avec 8 victoires, 1 nul et seulement 1 défaite, le sélectionneur Thierry Mouyouma a conduit les Panthères à une performance historique. Pourtant, dans l’euphorie nationale, un surnom persiste chez une partie des supporters : « Pep » ou « Carlo Mouyouma ».
Loin d’être un hommage pur à Pep Guardiola ou Carlo Ancelotti, cette appellation est souvent brandie avec une pointe de moquerie ou de scepticisme, car elle met le doigt sur le principal angle d’attaque de ses détracteurs : son incapacité à battre les « cadors » du football africain.
Le surnom ironique de « Pep Mouyouma » trouve sa source directe dans le bilan paradoxal du technicien gabonais. Si ses statistiques globales sont impressionnantes, symbolisant une véritable reconstruction de l’équipe, ses résultats face aux « grosses écuries » africaines sont systématiquement mis en exergue par ceux doutant de sa capacité à franchir un palier.
Depuis sa prise de fonction, Thierry Mouyouma a affronté les grandes nations du continent et le constat est sans appel : Maroc (1er au classement CAF) : 2 défaites (4-1, 5-1).Sénégal (2e) : 1 défaite (1-0, en amical).Côte d’Ivoire (6e) : 1 défaite, 1 match nul.
Face à ces poids lourds, son meilleur résultat est un match nul, et les défaites ont parfois été sévères. Les critiques, souvent virulentes, peuvent se résumer à cette phrase acerbe : « Il ne gagne que contre les petites équipes. »
Le parallèle avec les illustres entraîneurs européens, champions de tous les trophées, devient ainsi une forme de sarcasme, soulignant que malgré une domination écrasante sur les équipes moins bien classées (d’où le bilan en phase de groupes), il manque encore au sélectionneur gabonais la victoire de prestige, celle qui confère la légitimité face à l’élite.
Aujourd’hui, l’ironie du sort place Thierry Mouyouma devant son plus grand défi. Les barrages contre des adversaires potentiels comme le Nigeria (5e), le Cameroun (9e) ou la RDC (11e) ne sont pas de simples étapes : ils sont le révélateur ultime de sa méthode.
Pour le technicien, cette série de matchs représente :
L’ultime chance d’une qualification historique au Mondial 2026.
L’occasion de faire taire définitivement les détracteurs en décrochant cette victoire de référence face à une grande nation.
Un test crucial pour la préparation de la prochaine CAN au Maroc, où le Gabon devra nécessairement bousculer la hiérarchie pour atteindre ses objectifs.
Si le « Pep Mouyouma » parvient à déjouer les pronostics et à vaincre l’un de ces géants pour arracher le ticket pour la Coupe du Monde, le surnom perdra son sens moqueur. Il deviendra alors un hommage à une tactique efficace, capable d’adapter l’équipe pour des résultats exceptionnels. Dans le cas contraire, la moquerie risque de s’intensifier, confirmant aux yeux de ses critiques que son succès reste limité à une certaine catégorie d’adversaires.
En attendant, c’est un sélectionneur sous haute pression, mais fort d’un bilan comptable impressionnant, qui s’avance vers l’un des plus importants rendez-vous de sa carrière à la tête des Panthères.




