Le commerce de proximité en crise : Plus de 40 magasins CECADO/Gaboprix ferment ! Où les Gabonais feront-ils désormais leurs courses ?
C’est un véritable choc pour le secteur de la distribution : le groupe CECA-GADIS a annoncé la réduction drastique de son réseau de magasins de proximité (CECADO, Gaboprix, etc.), passant de 103 à environ 60 points de vente. Mais au-delà de l’annonce, quelles conséquences concrètes cette vague de fermetures, touchant sept provinces, aura-t-elle sur la vie des consommateurs et l’avenir des employés de l’entreprise ?
La suppression d’une quarantaine de magasins dans des régions comme l’Estuaire, la Ngounié, la Nyanga, l’Ogooué-Lolo, le Haut-Ogooué, le Woleu-Ntem et l’Ogooué-Ivindo soulève une interrogation majeure : comment les populations locales vont-elles s’approvisionner désormais ?Historiquement, le réseau CECA-GADIS, grâce à l’accompagnement de l’État supprimé en 2018, jouait un rôle essentiel d’aménagement du territoire et de modérateur de prix.
La directrice générale, Isabelle Essonghe, a souligné que cet appui permettait d’offrir :
Une proximité garantie, même dans les localités les plus éloignées des centres urbains.
Des produits avec un meilleur rapport qualité/prix.
La fermeture massive des magasins CECADO risque donc de provoquer :
Une rupture de l’accès aux produits de première nécessité pour les habitants des zones les plus reculées, où le magasin était souvent la seule option.
Une potentielle augmentation des prix ou une dégradation de la qualité des produits disponibles, en l’absence de la concurrence et du rôle de modération que jouait CECA-GADIS.
Des contraintes de déplacement accrues pour les consommateurs contraints de parcourir de plus longues distances pour leurs achats.
Si l’administrateur-directrice générale indique que les dirigeants n’avaient pas pris de mesures « drastiques » comme les licenciements économiques par le passé, la fermeture d’un si grand nombre de magasins pose inévitablement la question de l’emploi : combien d’employés CECADO se retrouveront-ils sans emploi à la suite de cette restructuration ?
La dégradation des résultats financiers (-18 % de résultat net en 2024), consécutive à la suppression « brutale » de l’aide étatique en 2018, est la raison invoquée pour ces fermetures. Après huit années à maintenir un dispositif coûteux malgré un chiffre d’affaires en déclin, l’entreprise se voit contrainte d’agir.
L’impact social sera lourd. La fermeture des magasins signifie, pour beaucoup, la perte de leur source de revenus et l’incertitude quant à leur reclassement ou leur avenir professionnel. Les employés sont les victimes directes de cette situation financière ayant dégénéré, en dépit des efforts passés de l’entreprise pour conserver l’intégralité de son personnel et de son réseau.




