SOCIÉTÉ

Le bitumage des trois Louétsi : Promesses et défis d’un projet ambitieux

Le lancement des travaux de bitumage de l’axe routier Lébamba-Mbigou-Malinga-Molo, annoncé le 21 mars 2025 par le Président autrefois de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, constitue un événement majeur pour les populations des trois Louétsi.

Ce projet d’une envergure considérable (208 km, 72 mois de travaux), vise à améliorer la connectivité d’une région longtemps isolée, promettant ainsi un développement socio-économique tangible. Cependant, l’optimisme suscité par cette annonce doit être tempéré par une analyse critique des enjeux et des défis qui se présentent.

Le projet confié à EBOMAF se distingue par la réutilisation d’études datant de 2007 pour le segment Lébamba-Mbigou. Si cela peut potentiellement accélérer le processus, la pertinence de ces études vieillissantes, compte tenu des évolutions techniques et des changements potentiels dans l’environnement, mérite d’être questionnée.

La nécessité d’une mise à jour complète, plutôt qu’une simple actualisation, devrait être examinée afin de garantir la durabilité et l’efficacité des infrastructures. L’étude indépendante prévue pour le segment Mbigou-Malinga représente, quant à elle, une étape nécessaire pour une planification optimale.

Son ambition dépasse le simple bitumage. Les projets connexes, incluant la construction de forages, la rénovation d’établissements scolaires et sanitaires, et la mise en place de stations de péage et de pesage, témoignent d’une approche intégrée du développement.

La création de 1800 emplois est un argument fort en faveur de l’impact positif sur l’économie locale. Cependant, la gestion et leur synchronisation avec le bitumage principal requerront une coordination rigoureuse pour éviter les retards et les surcoûts.

Malgré la promesse d’une amélioration significative de la mobilité et de l’accès aux services, plusieurs points restent à clarifier. Le financement du projet, son impact environnemental et les mécanismes de transparence dans la gestion des fonds publics sont des éléments clés nécessitant une communication transparente et un suivi attentif. Le respect du calendrier initial (72 mois) sera également un indicateur important de la réussite du projet.

Enfin, l’implication effective des populations locales dans les différentes étapes du projet, de la conception à la réalisation, est fondamentale pour une appropriation durable et une optimisation de son impact. Cet entame des travaux représente une avancée significative.

Cependant, la réalisation de cet ambitieux projet repose sur la capacité des autorités à surmonter les défis techniques, financiers et organisationnels, tout en garantissant la transparence et la participation des populations locales. Un suivi rigoureux des avancées et une évaluation transparente de leurs impacts seront nécessaires pour juger de la réussite de cette infrastructure majeure pour le développement du sud du pays.

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