ÉCONOMIE

Gabon : Entre Réalisme et Optimisme, le Gouvernement face au Jugement « CCC » de Fitch

Le récent maintien de la note souveraine par Fitch Ratings a révélé une fois de plus les défis économiques auxquels le pays est confronté. Cette évaluation signalant un niveau de risque élevé, a suscité une réaction immédiate du Ministère de l’Économie gabonaise.

Dans sa communication transmise à notre rédaction, le gouvernement tente de minimiser l’impact de cette notation, tout en faisant miroiter des éléments positifs. Cependant, cette réponse semble être un mélange de réalisme et d’optimisme frôlant parfois le déni.

Plusieurs arguments sont avancés pour tempérer le jugement :

La stabilisation politique, un prérequis pour la relance économique. Toutefois, le calendrier électoral, bien qu’important, pose la question de savoir si ces élections aurons un impact véritable et durable sur la perception de la confiance des investisseurs. La simple promesse de « stabilité institutionnelle » ne garantit pas une amélioration significative des conditions économiques.

Il a annoncé son intention d’assainir le budget dès 2026. Une volonté louable, mais la réussite dépendra de la capacité effective à mettre en œuvre des réformes face à la pression politique. Par ailleurs, la mention de l’« assainissement hors investissements » soulève des interrogations : comment le Gabon pourra-t-il stimuler le développement sans compromettre les investissements nécessaires ?

Plus loin, il évoque sa volonté d’adopter des réformes en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. Cependant, il est crucial que ces promesses se traduisent par des actions concrètes. Les bailleurs de fonds seront attentifs à la mise en application effective de ces réformes, plutôt qu’à de simples déclarations d’intention.

Les initiatives de gestion de la dette saluées par Fitch Ratings représentent un des rares points factuels sur lesquels s’appuyer pour enjoindre une certaine confiance. Une gestion efficace pourrait effectivement offrir une marge de manœuvre financière bienvenue.

Malgré ces points positifs, plusieurs éléments essentiels sont omis dans cette réponse :

Le contenu ne détaille pas les raisons spécifiques ayant conduit au maintien de cette notation « CCC ». Quelles sont les préoccupations majeures de Fitch ? L’absence de ces explications pourrait être interprétée comme un manque de transparence, renforçant la méfiance.

Si le gouvernement mentionne un « contexte régional tendu« , il ne clarifie pas comment cela impacte précisément la situation gabonaise. Les facteurs extérieurs comme l’instabilité régionale, les fluctuations des prix des matières premières et la dynamique des échanges commerciaux sont cruciaux pour une analyse complète.

Les intentions exprimées ne sont pas soutenues par des données concrètes. Où en sont les réformes promises ? Quels résultats préliminaires peuvent être observés et quels obstacles se sont dressés sur le chemin de leur mise en œuvre ?

Cette réaction, bien qu’elle reconnaisse les difficultés persistantes, semble plus préoccupée par la nécessité de rassurer les investisseurs que par un diagnostic lucide de la réalité économique. Bien qu’il soit essentiel de souligner les progrès et les espoirs, il est tout aussi crucial d’aborder les défis structurels de manière transparente.

Ce maintien de notification est un signal d’alarme, incitant à une urgent appel à l’action. L’heure est venue pour le pays de passer des mots aux actes et de mettre en œuvre les réformes nécessaires. Seule une approche rigoureuse et déterminée pourra bâtir une économie gabonaise plus stable, durable et souveraine. L’enjeu est d’une importance capitale pour l’avenir du pays et la confiance de la communauté internationale.

Par Samuel Evan’s MISSEVOU

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