SOCIÉTÉ

Front Syndical / CNSS : seul Dieu peut sortir Christophe Eyi de cette impasse

C’est comme qui dirait, le KO total à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) depuis la prise des commandes de l’administrateur provisoire Christophe Eyi, pourtant nommé pour redresser la barque.

Il était censé apporter une touche nouvelle à cette structure sous perfusion depuis des mois, hélas il en est rien. Les réformes engagées par l’administrateur provisoire Christophe Eyi dans le but de sortir la CNSS de la crise qui la secoue depuis belle lurette font plus de mal que de bien.

D’après la coalition syndicale réunie en Assemblée générale dite préventive, tout serait parti d’une note interne faisant état de la suppression du paiement du 13e mois. « Au regard des difficultés financières que traverse la CNSS, de son incapacité à faire face à certains de ses engagements, notamment vis-à-vis des bénéficiaires des prestations sociales et des fournisseurs, le Comité de Surveillance et de Contrôle des Organismes de Prévoyance Sociale, en sa session du 20 septembre 2022, a décidé de supprimer le 13e mois », indique-t-elle.

Une démarche jugée inacceptable, car l’administration provisoire n’aurait aucun cadre légal l’autorisant à modifier le contrat des salariés. « Le code de sécurité sociale est bien précis. Il n’y a qu’un directeur général qui peut le faire. Nous n’avons pas signé de contrat avec l’actuelle administration provisoire, mais plutôt avec un DG et c’est lui qui devrait modifier les dispositions de notre contrat », a dénoncé le représentant de la coalition des syndicats, Louis Jocelyne Ngoma.

Ce dernier d’ajouter, que la procédure à suivre pour modifier les salaires serait de faire avant tout l’économie des questions pouvant réduire les charges de l’entreprise avant de s’attaquer a ce point si sensible, d’autant plus que l’administrateur provisoire actuel ne s’appuie sur aucun cadre juridique bien qu’agissant comme un DG. Il aurait donc été nommé uniquement pour réformer la boîte et non procéder à des actes de gestion.

Toujours d’après la coalition syndicale, Christophe Eyi commet la même erreur que la Direction précédente qui s’empennait ouvertement à elle, prétextant son illégalité alors même qu’elle possède un récépissé en bonne et due forme depuis 2004.

Ainsi, pour mettre un terme aux hostilités elle accorde huit jours à travers un préavis de grève conformément aux articles 302 à 304 du code de travail et de la convention numéro 87 de l’OIT, à Christophe Eyi pour satisfaire ses revendications à savoir : l’arrêt total de toute volonté de modification des dispositions contractuelles de manière unilatérale, notamment le paiement intégral du 13e mois et la mise en place d’un cadre de dialogue social conformément aux dispositions de la convention numéro 98, sur le droit d’organisation et de négociation collective.

Celle-ci de rappeler soit dit en passant que la situation de la CNSS n’est pas due à un problème de trésorerie mais plutôt à sa structuration : « Nous avons proposé un ensemble de solutions pour réduire les charges de l’entreprise. À la CNSS, il est plutôt question d’un problème structurel. L’AP doit faire le point de tous les centres de coûts, sources d’argent de la CNSS, pour avoir une idée globale de la structure, ce qu’il n’a pas fait ».

C’est dans ce climat de plus en plus délétère que les activités se poursuivent tant bien que mal de ce côté, notamment après les révélations d’audit visant à mettre à nu les malversations financières internes. A priori, des centaines de millions de nos francs ont été soutirés des caisses en quelques mois par des agents en service tant au siège que dans les agences délocalisées, certains d’entre eux seraient déjà au niouf à la prison centrale du gros bouquet. À cela s’ajoute, la problématique de l’auditrice kidnappée et les menaces de mort quotidiennes transmises par Watsapp.

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