Libre propos : « la possession d’un diplôme en journalisme ne garantit pas automatiquement ces compétences », dixit Pierre BOUTAMBA en réponse à Laurence NDONG
Analyse de Pierre BOUTAMBA du journal en ligne Mediaposte suite aux propos tenus par la première autorité du ministère de la communication, Laurence NDONG, à l'égard des représentants d'associations des journalistes lors d'une réunion tenue hier à son cabinet.

« Je comprends les préoccupations du ministre de la communication Laurence Ndong suite à sa déclaration faite hier en présence de présidents d’association des journalistes à son bureau et la nécessité d’un diplôme pour exercer cette profession.
Permettez-moi d’apporter quelques éclaircissements à ce sujet.
Il est vrai que le journalisme est un métier qui exige des compétences particulières et un talent certain. La capacité à recueillir, analyser et transmettre des informations de manière précise, équilibrée et éthique est essentielle pour être un bon journaliste. Cependant, il est important de noter que la possession d’un diplôme en journalisme ne garantit pas automatiquement ces compétences.
Le diplôme est souvent considéré comme une reconnaissance formelle de connaissances théoriques et pratiques dans un domaine donné. Néanmoins, il est également vrai que l’expérience pratique, la curiosité intellectuelle, l’intégrité, la capacité à penser de manière critique et la volonté de s’améliorer constamment sont des qualités tout aussi importantes pour réussir dans le journalisme.
Ainsi, il est tout à fait possible de devenir un bon journaliste sans détenir un diplôme en journalisme. Cela ne signifie cependant pas que la formation formelle est dénuée de valeur. Les programmes de journalisme offrent des connaissances approfondies en matière d’éthique, de techniques de recherche, de rédaction journalistique, de réglementation et d’autres aspects importants de la profession. Ils peuvent également proposer des opportunités d’apprentissage pratique grâce à des stages ou des projets en collaboration avec des médias locaux et nationaux.
Il faut également noter que de nombreux journalistes talentueux et respectés à travers le monde n’ont pas de diplôme en journalisme, mais ont acquis leur expertise grâce à leur expérience sur le terrain et leur passion pour l’investigation et la narration. De même, certains journalistes diplômés n’ont pas développé les compétences nécessaires pour exercer leur métier de manière exemplaire.
Dans tous les cas, il est important de reconnaître que le journalisme est en constante évolution. Les médias traditionnels rencontrent de nouveaux défis dans une ère numérique en rapide mutation. Par conséquent, une réglementation appropriée, une formation continue et des mécanismes d’autorégulation sont nécessaires pour garantir que les journalistes possèdent les compétences requises et respectent les normes éthiques de la profession.
Pour terminer, bien que la possession d’un diplôme en journalisme ne soit pas une condition sine qua non de compétence, il est essentiel de promouvoir des normes élevées de professionnalisme, de transparence et d’éthique dans le journalisme. Cela peut être réalisé grâce à une formation académique, une formation pratique, une expérience concrète et une autorégulation efficace de la profession. »