Ali Akbar Onanga Y’Obeghe et Ali Bongo Ondimba : tentent-ils d’en finir avec le PDG ?
Alors que le Gabon aspire à un avenir libéré des vieilles pratiques, le Parti Démocratique Gabonais (PDG), au lieu de se réinventer, semble s’enfoncer toujours plus dans l’ornière d’un passé où le pouvoir s’accroche à des figures controversées.

La récente nomination d’Ali Akbar Onanga Y’Obeghe au poste de Secrétaire Général, orchestrée par Ali Bongo Ondimba, constitue-t-elle un signe de renouveau ou le symptôme d’une résistance obstinée au changement ?
Le PDG, affaibli par des décennies de règne autoritaire et plongé dans le chaos suite au coup d’État, avait besoin d’un nouveau souffle, d’une véritable introspection. Au lieu de cela, Ali Bongo Ondimba, dont le bilan est lourd de corruption, de répression et d’échec économique, persiste à tirer les ficelles. En nommant Ali Akbar Onanga Y’Obeghe, figure elle aussi associée à l’ancien régime, il s’accroche désespérément au pouvoir et à la possibilité de manipuler le parti, dans l’espoir d’un come-back impossible.
Cette nomination elle-même est entachée d’illégitimité. Comment peut-on justifier une telle décision, prise hors du pays, si elle n’est qu’un exercice de ré-appropriation par des individus ayant clairement échoué par le passé ? Les références aux statuts de 2022, réalisées sous le régime Bongo, ne font qu’ajouter à la confusion. Cette manœuvre vise avant tout à donner une illusion de légalité à un acte désespéré.
Le langage belliqueux du militant professeur, dénonçant une « usurpation », est une tentative pathétique de masquer le véritable enjeu : la volonté d’empêcher toute forme de rupture avec le passé et de préserver les intérêts d’un clan. Le discours sur l’unité, la tolérance et la paix est un simple vernis. Comment croire en ces valeurs quand on sait que le régime Bongo s’est caractérisé par une gestion clanique du pouvoir, par un musellement de l’opposition et par d’innombrables atteintes aux droits de l’homme ?
L’engagement d’Onanga Y’Obegue à « restaurer l’autorité des instances statutaires » sonne faux quand on sait que leur passé est jalonné de manipulations et d’entorses aux règles démocratiques. La « modernisation » promise n’est qu’un slogan creux, destiné à camoufler une tentative de retour en arrière. Le Gabon d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier.
La population, fatiguée des promesses non tenues et des pratiques clientélistes, aspire à un changement profond et réel. L’électorat, comme le montre les derniers événements, soutient les nouveaux acteurs issus de la transition. Si cette décision est actée, en se plaçant sous leur tutelle, l’ancien « rouleau compresseur » rate une occasion en or de se renouveler. Il se condamne à l’isolement et à l’impopularité, se coupant définitivement de tout avenir politique.
La véritable question est de savoir si la base militante, de plus en plus consciente de cette réalité, acceptera de les suivre vers une nouvelle impasse, sachant que le camp de Blaise Louembet et Angélique Ngoma, lui, a déjà pris son envol et ne les attend pas.